L’excellence technique de Vittorio Costantini est si évidente , et si reconnue, qu’il paraît inutile d’en répéter la louange. Dans l’exploration du verre, dans l’art d’en obtenir les plus improbables concessions à l’aide d’une simple flamme, il a atteint des limites qu’il est l’un des seuls à pouvoir tutoyer (et à espérer, encore, repousser). Il ne faut pas, pour autant, cantonner Vittorio à un territoire qui ne se baliserait qu’en terme de virtuosité. Le travail, qu’il répète avec l’appétit de l’encyclopédiste, a une toute autre portée que celle de donner à la réalité des habits de verre.. Bien sûr, celui-ci donne, à chacun de ses sujets, une qualité de rendu tout à fait fascinante et son emploi est essentiel pour capter notre attention. Il y a, dans ces transparences, de couleurs et de reflets, l’écho d’un émerveillement face à la beauté des choses. Le moindre des mérites de la légion d’insectes, que Vittorio s’acharne à reproduire, n’est-il pas de nous rappeler combien ces scarabées, ces oiseaux ou ces crevettes sont miraculeusement beaux? N’est-ce pas là le véritable succés de ces annèes d’ascèse que d’avoir, sans relâche, montré combien la vie est belle, belle et fragile, comme le verre!
(Georges Dilly, Conservateur du Musée d’Opale-sud)